Le 27 février à l’ESAT ANAIS de Vernouillet, les gagnants du « Prix Hippocampe » dans la catégorie ESAT du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême ont enfin reçu leur prix.

Au programme :

– De 13h15 à 14h00 : Préparation des artistes à l’entretien avec Monsieur BOURSIER, journaliste de l’Echo Républicain.

– De 14h00 à 15h00 : Entretien avec le journaliste

– De 15h00 à 15h30 : Visite guidée de l’atelier par nos gagnants au journaliste

– De 15h30 à 16h00 : Remise des prix par Monsieur STEPHO, Maire de la Ville de Vernouillet et Madame MERABTI, Conseillère Municipale du handicap

– De 16h00 à 17h00 : Buffet sucré au self

Nous avons eu la chance de pouvoir discuter avec eux et Muriel LEPETIT, l’animatrice qui a conduit ce beau projet.

Josiane, Valérie, Christine, Séréna et Gaëtan nous ont reçu avec leurs plus beaux sourires et vêtus de leurs plus belles tenues pour l’occasion. Ils étaient à la fois stressés et émus, cela se ressentait malgré les sourires sur leurs visages.

Josiane, pourquoi as-tu voulu participer à ce concours ?

J’y avais déjà participé en 2019 avec Christine et Séréna mais malheureusement n’avons eu aucun prix parce que nous n’avions pas respecté le format. Lorsque Muriel nous l’a proposé, j’ai tout de suite accepté. J’adore dessiner moi, ça me détend.

Séréna, qu’est-ce que tu as le plus aimé faire ?

Dessiner. J’aime dessiner des personnages et voulais dessiner mon amoureux et moi. C’est beau n’est-ce pas ? C’est beau ce que j’ai fait, dit-elle.

Christine, peux-tu nous donner ton avis sur cette expérience ?

J’ai aimé être avec eux. Nous nous sommes bien amusés. On a gagné et je suis contente. Je suis un peu triste car Sérifé est absente. Elle est malade donc elle ne peut pas être là. Elle aussi a beaucoup travaillé sur sa belle fée.

Oui, c’est vrai, s’exclama Valérie. Elle n’était jamais satisfaite et a recommencé plusieurs fois. On l’encourageait tous.

Ça tombe bien Valérie, parle nous un peu de toi.

Je suis ici depuis 6 ans, je travaille en cuisine, à l’atelier et je fais aussi du ménage. Moi j’aime beaucoup créer des choses. Je peux te montrer sur mon téléphone, j’ai des photos d’attrape-rêves, de porte-bougies et de tiramisus.

Tous étaient d’accord pour dire qu’elle était effectivement très manuelle et qu’elle réalisait de belles choses avec ses petites mains.

Gaëtan, tu es le seul homme du groupe. Ça n’a pas été trop dur pour toi ?

(Petits rires). Non, elles sont gentilles, on travaille bien ensemble, c’était notre petit moment de plaisir. Moi on m’a proposé d’intégrer le groupe et j’ai accepté. Je ne savais pas qu’on pouvait gagner.

Du coup, souhaitez-vous y participer l’année prochaine ?

Oui, répondirent-ils tous en cœur. Et on gagnera encore. (Rires)

Après leur échange avec le journaliste, il était temps de se rendre à l’atelier pour recevoir leur prix.

Educateurs, encadrants, psychologue, travailleurs, tous étaient là pour les féliciter.  Le Maire de la ville, Monsieur STEPHO et Madame MERABTI, Conseillère Municipale du handicap étaient eux aussi présents. Ce sont eux, qui ont d’ailleurs remis le trophée et les cadeaux aux artistes.

Monsieur STEPHO, a tenu à adresser ce mot aux convives :

« Il y a plusieurs visages qui me sont familiers. (…). Je suis Maire, j’apprends que dans ma ville, on a reçu le 1er prix national grâce à vous, bien entendu que je viens parce que je suis fier de cette réussite qui est la vôtre. Et il faut la mettre en lumière. (…) A Vernouillet, on a du talent. Je vous souhaite à toutes et à tous, de réaliser vos projets personnels et professionnels. Je suis fier et heureux de vous offrir ce trophée. »

La suite des festivités s’est déroulée au self, où chouquettes et boissons attendaient les invités.

L’occasion pour nous de nous entretenir avec Madame MERABTI.

Madame MERABTI, quel lien entretenez-vous avec l’ESAT ANAIS de Vernouillet ?

Nous avons un très bon rapport. Je viens souvent ici dans le cadre du Conseil de la Vie Sociale (CVS). Le lien est particulier car l’établissement est dans notre ville et aussi dès qu’il s’agit d’inclusion on souhaite y participer. Nous avons par exemple mis en place des stages pour qu’ils puissent découvrir différents métiers.

Qu’est-ce que ça vous fait d’être là aujourd’hui ?

Ravie d’être ici. C’est une réussite pour moi de les voir avoir des prix. C’est une revalorisation pour eux et ça permet de changer le regard des gens.

En quoi cette remise de prix est-elle importante pour la ville ?

En tant que ville, service public, il faut montrer l’exemple. Il faut aussi montrer ce qui se passe dans la ville, et faire connaitre le handicap aux habitants. Le handicap fait peur, il fait donc déconstruire cette image.

Ce fut une journée riche en émotions, nos artistes qui sont encore sur leurs petits nuages, garderont pendant longtemps encore cette belle expérience dans leurs cœurs.

Aujourd’hui, allons à la rencontre de Lodimila, 27 ans, qui travaille à l’ESAT ANAIS de Paris depuis 2014. Rien ne la prédisposait au domaine de la restauration. Mais elle s’est battue pour réaliser son projet professionnel et décrocher un titre professionnel d’agent de restauration.

Revenons-nous sur ce bel exemple de réussite de parcours.

Quelle était ton parcours avant d’intégrer l’ESAT ANAIS de Paris ?

De mes 8 ans à mes 14 ans, j’étais dans un Institut Médico-Éducatif (IME). Grâce aux différents ateliers, j’y ai appris à lire, à écrire et à compter. Par la suite, je suis passée en Institut Médico-Professionnel (IMPro) de mes 14 ans à mes 19 ans. C’est là où, durant toute une année entière, j’ai pu effectuer un stage en cuisine mais aussi d’autres stages dans des secteurs comme le secrétariat, la maroquinerie et la blanchisserie.

Comment es-tu arrivée à l’ESAT ANAIS de Paris ?

Il faut savoir qu’après l’IMPro, je n’avais pas d’autres choix que d’aller en ESAT. J’avais déjà réalisé plusieurs stages dans différents ESAT dont celui de l’ESAT ANAIS de Paris qui était à ce moment dans le 13e arrondissement. J’avais beaucoup aimé cette expérience où je faisais du conditionnement. Par la suite, l’ESAT m’a proposé d’intégrer leurs effectifs, ce que j’ai accepté. Voilà comment tout a commencé.

Comment s’est passée ton intégration ?

Très bien. Les éducateurs m’ont accompagnée tout au long de mon parcours jusqu’ici.

Quel était ton projet professionnel et pourquoi avoir choisi le domaine de la restauration ?

Pour être tout à fait honnête, au départ je ne savais pas ce que je souhaitais faire. Au fil du temps et sans forcément de raison, j’ai commencé à m’intéresser à la restauration. Au final, j’ai été séduite et j’ai décidé de m’orienter dans ce secteur.

Comment es-tu passée du conditionnement au self ?

Recontextualisons les choses. L’ESAT ANAIS de Paris a déménagé dans le 19e arrondissement en 2019. A ce moment-là, le projet d’ouverture d’un self était d’actualité. Je me suis positionnée parce ce secteur de la restauration m’attirait et que je voulais en faire mon projet professionnel. Bien que n’ayant aucune expérience, j’y ai été prise en temps plein. Je peux dire que j’étais la responsable du self. Au départ, je travaillais en binôme puis l’équipe s’est agrandie.

Tu as récemment réalisé une formation. Comment cela s’est passée ? Où l’as-tu fait et comment se sont déroulés les examens ?

Durant 5 mois j’ai effectué une formation à temps plein au sein de l’AFEC. J’y allais avec beaucoup d’appréhensions mais tout s’est finalement bien passé. Le jour J, le jour des examens, je me souviens avoir stressé mais les jurés ont su me mettre en confiance et ça a payé. J’ai réussi les épreuves le 7 novembre dernier et j’ai aujourd’hui un titre national (titre professionnel d’agent de restauration).

Quelle est la suite pour toi ?

J’espère pouvoir trouver un travail très prochainement soit en EHPAD ou en milieu hospitalier. Enfin, j’y réfléchi encore car une expérience dans la restauration dans le milieu scolaire ou de l’enseignement supérieur pourrait être enrichissante pour moi.

Quels conseils pourrais-tu donner aujourd’hui ?

Accrochez-vous, soyez sûrs de vous et croyez-en vous. Si moi j’ai réussi, c’est que tout le monde peut réussir.

Un mot pour l’ESAT ANAIS de Paris ?

Tout simplement merci pour cet accompagnement et merci d’avoir cru en moi. Je serai toujours reconnaissante à l’égard de l’ESAT ANAIS de Paris.

Lodimila arrive aujourd’hui au bout de son projet avec l’ESAT et elle nous quittera en 2023 en prenant un poste dans un restaurant collectif, l’environnement professionnel qui l’attire le plus dans le secteur de la restauration.

La Fondation ANAIS la félicite une fois de plus pour l’obtention de son titre professionnel et est fière de son parcours au sein de l’ESAT ANAIS de Paris. Nous lui souhaitons beaucoup de succès et d’accomplissements pour cette nouvelle aventure professionnelle qui l’attend.